En comparution aujourd'hui (12 décembre) devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes du Canada, la Fédération des cégeps plaide pour que les cégeps soient exemptés des restrictions apportées au Programme de permis postdiplôme (PTPD) depuis le 1er novembre dernier. Elle souligne au passage les répercussions des multiples annonces entourant la réforme du Programme des étudiants étrangers de Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) sur le réseau collégial québécois public et ses étudiantes et étudiants internationaux.
La Fédération note que plusieurs programmes offerts par les 48 cégeps du Québec ne sont désormais plus admissibles au PTPD. Ce dernier est pourtant un levier essentiel pour retenir les meilleurs talents diplômés afin qu'ils intègrent le marché du travail dans des secteurs à forte pénurie de main-d'œuvre dans toutes les régions du Québec et, à plus forte raison encore, dans des régions hors des grands centres. Des programmes d'études essentiels sont d'ailleurs souvent maintenus grâce à la population étudiante internationale.
« La Fédération demande qu'IRCC recule sur les modifications apportées au PTPD. Toutes les personnes diplômées provenant de l'international dans nos cégeps doivent pouvoir mettre leurs compétences à profit pour la société d'accueil qui les a formées. C'est un non-sens d'accueillir ces personnes, de les former et de leur refuser cette participation à notre collectivité », de dire Marie Montpetit, présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps.
En raison des changements majeurs au Programme des étudiants étrangers, les cégeps du Québec et leur population étudiante internationale sont confrontés à une incertitude croissante. Les différentes mesures mises en place ou annoncées depuis un an fragilisent l'attractivité du Canada comme destination d'études et nourrissent les inquiétudes des personnes étudiantes.
Une contribution essentielle
Les cégeps jouent un rôle clé dans la formation d'une main-d'œuvre qualifiée, particulièrement dans des secteurs stratégiques comme la foresterie, l'aéronautique, la santé ou encore la petite enfance. En outre, la majorité des étudiantes et des étudiants internationaux des cégeps étudient en français, contribuant ainsi à l'objectif d'accroître l'immigration francophone au Canada. La Fédération des cégeps profite donc de sa présence devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration pour formuler cinq recommandations principales :
- Que soit préservé l'admissibilité des programmes de DEC et d'AEC des 48 cégeps du Québec au permis de travail postdiplôme selon les conditions existantes avant le 1er novembre 2024.
- Que soit préservé l'accès au permis de travail pour les conjointes et conjoints des étudiantes et des étudiants pour l'ensemble des programmes d'études offerts par les cégeps.
- Que soient reconnues l'autonomie et les spécificités des cégeps comme acteurs stratégiques qui se distinguent par leur approche éthique et leur contribution au développement des régions, de l'économie nationale et de la promotion du français.
- Que les parties prenantes soient consultées et que soient tenues des discussions formelles et structurées avant toute modification majeure afin de réduire les incertitudes et les retombées négatives sur le terrain.
- Que les personnes ayant soumis une demande de permis d'études afin de poursuivre leurs études dans un autre établissement d'enseignement soient autorisées à le faire en attendant le traitement de leur demande si celle-ci a été soumise avant l'expiration de leur statut précédent.