À l'occasion du 85e anniversaire de l'adoption de la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité au Québec, la Fédération des cégeps souhaite rappeler le rôle fondamental du réseau collégial public dans l'avancement des droits des femmes et dans la construction d'une société plus égalitaire.
Une transformation sociale en profondeur
Adoptée en avril 1940, cette loi historique a mis fin à une exclusion électorale injustifiable et ouvert la voie à une participation accrue des femmes à la vie publique. Près de trois décennies plus tard, un autre jalon majeur de notre modernisation sociale a vu le jour : la création des cégeps en 1967. Inspirés des recommandations du rapport Parent, ces établissements ont permis d'élargir considérablement l'accès aux études supérieures, en particulier pour les jeunes femmes, qui étaient largement sous-représentées dans les collèges classiques.
« Depuis leur création, les cégeps accompagnent l'émancipation des femmes et renforcent leur place dans toutes les sphères de la société. En défendant l'égalité par l'éducation, le réseau collégial public joue un rôle central dans le progrès collectif. Chaque femme qui a trouvé sa voie grâce au cégep incarne cette avancée. Et chaque génération qui en bénéficie fortifie notre démocratie. En rendant le savoir accessible, les cégeps contribuent activement à la construction d'une société plus juste, plus forte et plus égalitaire », a déclaré Marie Montpetit, présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps.
Un changement durable
En 1960, les femmes représentaient à peine 14 % de la population étudiante des collèges classiques. Dix ans après la création des cégeps, elles en formaient déjà près de la moitié. Aujourd'hui, elles sont désormais majoritaires, un renversement historique qui témoigne du rôle déterminant du réseau collégial dans l'égalité des chances. Les cégeps ont contribué à ouvrir les portes de la formation supérieure et du marché du travail à des générations de femmes, en leur offrant un cadre accessible, de qualité, ancré dans tout le territoire du Québec.
Un contexte mondial préoccupant
Les avancées sociales ne sont jamais acquises. Le contexte politique international, marqué notamment par les reculs en matière de droits reproductifs et les remises en question des politiques de diversité, d'équité et d'inclusion, nous rappelle l'importance de demeurer vigilants. Dans ce climat clivant, le rôle des cégeps prend une résonance particulière : ils forment des citoyennes et des citoyens critiques, engagés, porteurs de valeurs démocratiques, capables de défendre les droits et de bâtir une société inclusive.
Un engagement renouvelé
En soulignant ce 85e anniversaire, la Fédération des cégeps ne se contente pas de célébrer une conquête démocratique : elle réaffirme l'engagement du réseau collégial public envers une égalité réelle, et soutient qu'aucun recul ne devrait être toléré. Car une société égalitaire, c'est une société qui mobilise pleinement ses talents, sans discrimination. Et c'est aussi une société plus forte, plus résiliente, mieux outillée pour faire face aux enjeux d'aujourd'hui et de demain.
Faits saillants
- En 1940, l'adoption de la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité au Québec a permis leur pleine participation démocratique.
- Les cégeps, créés en 1967, ont constitué un tremplin décisif pour l'accessibilité aux études supérieures des femmes.
- Dès 1977, près de 50 % de la population étudiante des cégeps était féminine, contre seulement 14 % dans les collèges classiques en 1960.
- Aujourd'hui, les femmes représentent près de 60 % de la population étudiante collégiale.
- Le réseau collégial public agit comme levier d'émancipation, d'autonomie économique et de participation citoyenne pour les femmes partout au Québec.