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La FPPC-CSQ dénonce les coupes de financement qui obligent les cégeps à annuler plusieurs cohortes de programmes d'études offerts aux adultes

21 janvier 2025

Alors que plusieurs restrictions budgétaires touchent le réseau des cégeps, la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) tient à rappeler le rôle primordial de la formation continue et des attestations d'études collégiales (AEC) et à dénoncer les coupes gouvernementales qui les frappent.

L'apport essentiel de la formation continue pour l'avenir de nos régions et leur développement économique

Les cégeps, présents partout au Québec, sont des acteurs importants pour le développement des compétences de la main-d'œuvre spécialisée. Or, ce rôle est menacé par les importantes coupes faites dans le réseau qui forcent la fermeture de plusieurs programmes d'études collégiales partout au Québec. En effet, les cégeps sont et doivent demeurer des établissements d'enseignement supérieur en mesure de répondre aux aspirations des personnes étudiantes et contribuer au développement social et économique. Cela passe notamment par leur offre de formation continue aux entreprises et à la population alors que, selon les dernières données disponibles, les détenteurs d'une AEC ont un taux de placement en emploi de 88 %.

Malheureusement, les coupes dans le financement des AEC, le plafonnement des heures rémunérées et le gel d'embauches dans les cégeps nuisent à la capacité du réseau de bien jouer son rôle au moment où, selon les données recueillies en 2021 dans le cadre de l'Enquête sur les pratiques de formation en emploi au Québec, 97 % des organisations répondantes ont mentionné être motivées à investir dans la formation continue de leurs employés en raison de l'effet sur l'amélioration des compétences du personnel. Pourtant, le gouvernement a tout de même choisi d'appliquer des coupes majeures dans le financement des AEC, ce que dénonce la FPPC-CSQ.

Des coupes incompréhensibles

Il appert que le ministère de l'Enseignement supérieur a augmenté son financement aux quelques programmes d'études qu'il désigne comme prioritaires. Des formations en robotique, en sécurité informatique ou en éducation à l'enfance sont visées parce qu'elles répondent aux enjeux de main-d'œuvre priorisés par le gouvernement, selon le ministère. Mais le financement accordé à toutes les autres formations a été fortement réduit, soit d'environ 44 %.

« Les finissantes et les finissants des attestations d'études collégiales comblent des besoins importants en main-d'œuvre spécialisée dans plusieurs autres domaines. Pensons par exemple aux programmes Répartiteurs en centre d'appels d'urgence, Assurance de dommages, Inspection des bâtiments, Éducation spécialisée, Gestion de résidences pour personnes aînées et vulnérables, Comptabilité, etc. Présentement, ces candidates et candidats spécialisés sont attendus sur le marché du travail. D'ailleurs, plusieurs cohortes sont complètes et prêtes à démarrer, parfois même avec des gens sur une liste d'attente. Mais voilà que ces personnes, et leurs futurs employeurs, viennent d'apprendre l'annulation surprise de leur programme. Pour nos membres, ces coupes sont incompréhensibles et doivent être dénoncées », affirme Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ.

Impacts directs sur les cégeps et sur la population

La forte diminution du nombre de programmes d'études offerts à la formation continue pourrait notamment entraîner le départ de personnes professionnelles dont le rôle est d'effectuer des démarches auprès des entreprises et organismes afin d'identifier leurs besoins. Ces personnes professionnelles conceptualisent, planifient, organisent et publicisent une offre d'AEC, de programmes de reconnaissance des acquis expérientiels et des compétences (RAC), de formation sur mesure ou de services-conseils qui répond aux besoins de développement de la main-d'œuvre.

« Si elles perdurent, ces coupes entraîneront des pertes d'emplois, une perte d'expertise dans les cégeps et des pénuries de main-d'œuvre spécialisée dans certains domaines. De plus, il faut mentionner que ces coupes affectent les adultes, âgés en moyenne de 34 ans, qui comptaient notamment sur ces programmes collégiaux pour relancer leur carrière, améliorer leur employabilité et augmenter leur revenu familial. Malheureusement, nous savons aussi que la majorité de ces adultes ont des obligations qui ne leur permettent pas de suivre à temps plein, le jour, un programme technique de trois ans au secteur régulier. Les impacts de ces coupes sont donc importants et il ne faudrait vraiment pas qu'elles perdurent dans le temps », de conclure Éric Cyr.

Pour plus d'information

Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)
9405, rue Sherbrooke Est
Montréal Québec
Canada H1L 6P3
www.fppc.qc.ca


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