L'Institut de la statistique du Québec diffuse le rapport complet de l'l'Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2022-2023 2022-2023, réalisée pour le compte du ministère de la Santé et des Services sociaux. Certaines statistiques ont été diffusées la semaine dernière, mais le rapport contient beaucoup plus de résultats, notamment selon le genre, le niveau scolaire, les caractéristiques socioéconomiques et les caractéristiques de l'environnement social des jeunes.
Comme il s'agit de la 3e édition de l'enquête, il est possible de voir l'évolution de plusieurs indicateurs de santé et de bien-être des élèves du secondaire depuis 12 ans.
Ce qui s'est amélioré
On observe une baisse notable des habitudes de consommation de substances des élèves, que ce soit la cigarette, l'alcool ou les drogues.
Sur le plan des habitudes alimentaires, on note une diminution de la consommation de boissons sucrées de façon régulière. On constate aussi que la proportion d'élèves qui ont consommé de la malbouffe dans un restaurant ou un casse-croûte pour le dîner durant la semaine d'école a diminué.
Par ailleurs, la proportion de jeunes qui ont adopté des conduites imprudentes ou rebelles ainsi que des conduites délinquantes a diminué.
Ce qui va moins bien
Certains aspects semblent plus préoccupants. La proportion d'élèves qui estiment être en excellente ou en très bonne santé est en baisse. D'ailleurs, la proportion d'élèves du secondaire qui présentent un trouble mental confirmé par un professionnel ou une professionnelle de la santé est en hausse.
De manière générale, on note aussi une diminution de la proportion d'élèves qui affichent un niveau élevé d'estime de soi ou de compétences personnelles et sociales. La proportion d'élèves qui sont satisfaits de leur apparence a aussi diminué.
Par ailleurs, moins d'élèves ont un fort sentiment d'appartenance à l'école. De plus, la proportion d'élèves qui consomment des fruits et légumes a diminué, alors que la proportion de ceux et celles qui dorment moins que le nombre d'heures recommandé pour leur âge a augmenté.
Bien que moins de jeunes occupent un emploi pendant leurs études, on constate une augmentation de la proportion de ceux qui ont subi des blessures dans le cadre de leur travail.
La majorité des élèves qui ont été dans une relation amoureuse ont vécu une relation exempte de violence psychologique, physique ou sexuelle. Toutefois, la proportion de ceux et celles qui ont subi au moins une forme de violence (psychologique, physique ou sexuelle) de la part de leur partenaire a augmenté.
Différences entre les filles et les garçons
Les facettes de la santé et du bien-être se manifestent différemment selon le genre. Ainsi, en 2022-2023, les filles semblent en moins bonne santé physique et mentale que les garçons. Elles sont proportionnellement plus nombreuses que les garçons à consommer des substances (cigarette électronique, alcool, drogues), à passer habituellement 4 heures ou plus par jour devant un écran et à ne pas dormir suffisamment durant la semaine d'école. Les filles sont aussi les principales victimes de la violence dans les relations amoureuses.
De leur côté, les garçons constituent les principaux auteurs des gestes d'agressivité directe et des conduites rebelles ou délinquantes. De manière générale, ils sont proportionnellement plus nombreux que les filles à avoir de saines habitudes alimentaires et un mode de vie plus actif. De plus, bien qu'il ait diminué depuis 2010-2011, le risque de décrochage scolaire est plus élevé chez les garçons que chez les filles. Cependant, les garçons sont proportionnellement plus nombreux que les filles à avoir un fort sentiment d'appartenance à l'école. Parmi les élèves qui travaillent, les garçons sont plus nombreux que les filles à se blesser dans l'exercice de leur emploi.
Liens entre l'environnement social et familial des jeunes et leur santé
De manière générale, certaines conditions socioéconomiques sont susceptibles de favoriser une bonne santé chez les jeunes, notamment : le fait de vivre en famille biparentale, d'avoir des parents ayant fait des études collégiales ou universitaires, d'avoir des parents en emploi, et d'estimer que leur situation financière familiale est plus aisée que celle de la moyenne des élèves de leur classe. De même, les élèves qui évoluent dans un environnement social favorable ou qui bénéficient de meilleures compétences personnelles ou sociales sont, de manière générale, proportionnellement plus nombreux à avoir une meilleure santé ou à ressentir un plus grand bien-être que les autres.
Un chapitre du rapport est consacré à la perception des effets de la pandémie sur les jeunes, notamment sur leur expérience d'apprentissage scolaire, sur leurs relations sociales, sur leur santé mentale et sur certaines de leurs habitudes de vie.
Lire les faits saillants :
- La santé physique et les habitudes de vie des jeunes du secondaire
- La santé mentale, le soutien social et les relations des jeunes du secondaire
- Les jeunes du secondaire au travail et à l'école
Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire
L'enquête a été réalisée auprès de 70 825 jeunes dans 483 écoles publiques ou privées, francophones ou anglophones, réparties partout au Québec. En raison de la taille considérable de l'échantillon, de sa représentativité, de l'excellent taux de réponse et de l'utilisation de questions validées, l'EQSJS permet de tracer un portrait fidèle des élèves du secondaire du Québec.
Les données serviront aux décisionnaires et aux parties prenantes en santé publique et en milieu scolaire à mettre en œuvre des actions ou des programmes visant à améliorer les habitudes de vie des élèves, leur santé physique et mentale, de même que leur capacité de s'adapter à une société toujours mouvante. Elles seront également rendues disponibles à la communauté scientifique pour des recherches plus approfondies par l'intermédiaire des services d'accès aux données de l'ISQ.