Le jeudi 21 août 2025
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ANALYSE DE L'INSTITUT DU QUÉBEC
Études universitaires : Encore avantageux pour les jeunes hommes au Québec ?

21 août 2025

Au cours de la dernière année, le taux de chômage chez les jeunes diplômés universitaires a bondi de façon spectaculaire au Québec. Et en y regardant de plus près, un constat déconcertant émerge : cette hausse frappe surtout les jeunes hommes universitaires (11,4 %), avec un taux de chômage 1,7 fois plus important que celui des femmes du même profil (6,6 %). Plus surprenant encore, ces jeunes hommes diplômés universitaires se retrouvent aujourd'hui davantage au chômage que la moyenne des jeunes hommes, incluant ceux sans aucun diplôme. C'est ce que révèle l'analyse Comment vont les garçons ? Étudier vaut-il encore la peine pour les hommes ? publiée par l'Institut du Québec (IDQ)

Moins de possibilités d'emploi pour les jeunes hommes diplômés

« Le marché de l'emploi est actuellement défavorable à tous les jeunes diplômés, hommes comme femmes. Une conséquence du ralentissement économique qui freine les nouvelles embauches et de la hausse de l'immigration temporaire qui gonfle la population active et intensifie la concurrence pour les postes disponibles, déclare Emna Braham, présidente-directrice générale de l'IDQ. L'écart entre les hommes et les femmes découle, quant à lui, du fait que, de 2022 à 2025, près de la moitié des emplois créés étaient en santé et en éducation, des secteurs comptant plus de 70 % de femmes et une part importante de diplômés universitaires. »

En contrepartie, les secteurs majoritairement masculins comme la construction et le transport ont connu une croissance de l'emploi plus faible et recrutent beaucoup moins de diplômés universitaires.

Relativement moins payant pour les hommes de poursuivre des études

Pour les femmes, un diplôme universitaire ne garantit pas uniquement plus de possibilités d'emploi, mais aussi un meilleur salaire. L'avantage salarial, soit l'écart entre le salaire horaire d'un diplômé universitaire et celui d'une personne détenant tout au plus un diplôme d'études secondaires, atteint 35 % chez les jeunes femmes (22-26 ans), contre seulement 25 % chez les hommes du même âge.

Ces dernières années, cet avantage salarial s'est effrité et ce, plus rapidement chez les hommes. La raison ? Dans un contexte de pénuries de main-d'oeuvre, les employeurs ont dû consentir de meilleurs salaires pour réussir à combler des postes qui exigeaient pourtant moins de qualifications. Résultat : les jeunes hommes peuvent plus que jamais accéder à des revenus fort respectables dès leur entrée sur le marché du travail, sans devoir pour autant faire des études supérieures.

Un cercle vicieux en devenir ?

Deux tendances à surveiller de près convergent donc pour les jeunes hommes diplômés : non seulement ils doivent affronter un taux de chômage élevé mais l'avantage salarial lié au diplôme s'érode. Face à cette réalité, de plus en plus de jeunes hommes pourraient légitimement se demander pourquoi investir temps et argent dans des études qui ne semblent plus offrir les bénéfices promis.

Un bémol s'impose toutefois ici : « ce calcul de court terme explique en partie pourquoi les hommes sont déjà 25 % moins nombreux que les femmes à détenir un diplôme universitaire alors qu'en 1990, c'était eux qui dépassaient les femmes de 26 %, déplore Emna Braham. À terme, ce raccourci pourrait s'avérer coûteux pour eux, car si l'écart de salaire entre un diplôme universitaire et un diplôme de niveau secondaire ne s'élève qu'à 25 % en début de carrière, il bondit à 62 % à la mi-carrière (45-49 ans). Ainsi, non seulement les études universitaires permettent de gravir les échelons et d'accéder plus facilement aux promotions, mais elles facilitent aussi l'adaptation aux transformations de l'économie, engendrées notamment par l'évolution extrêmement rapide des nouvelles technologies. »

Pour en savoir plus

Téléchargez le rapport : Comment vont les garçons ? Étudier vaut-il encore la peine pour les hommes ?

Pour plus d'information

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