Fort de ses cinq dernières années d'activités dans le domaine de la valorisation des peaux (fourrure et cuir), Écofaune boréale, le centre collégial de transfert technologique (CCTT) affilié au Cégep de St-Félicien, lance un projet de recherche structurant de soutien à la filière du cuir et de fourrure du Québec.
« Au cours de nos dernières années d'activités, nous avons constaté un manque important de concertation des parties prenantes de la filière », affirme Louis Gagné, directeur du CCTT. Bien qu'elle ait été très active par le passé, actuellement, il existe un gisement important de peaux d'abattoirs qui est très peu valorisé. Parallèlement, le secteur manufacturier importe pour des centaines de millions de dollars en cuirs et produits alternatifs dérivés du plastique.
« Face à ce défi écologique, ce projet de recherche vise à reconstruire la circularité autour de la valorisation des peaux d'animaux et ainsi soutenir un approvisionnement local de cuirs et fourrures transformés au Québec par des entreprises d'ici », explique Andrée-Anne Hudon Thibeault, agronome et chercheuse chez Écofaune boréale. Le projet permet également de réfléchir aux rôles que pourraient jouer les Premières Nations et Inuit (PNI) dans la relance de la filière et la mise en valeur des peaux d'animaux en général.
Cette concertation permettra aux principales parties prenantes de la filière (abattoirs, chasseurs, pêcheurs, trappeurs, tanneries, secteur manufacturier, cordonneries, commerçants, organismes de soutien, institutions d'enseignement, etc.) de participer à une démarche prospective innovante permettant de développer une vision à l'horizon 2050. « L'approche prospective est tout indiquée afin de mobiliser les intervenantes et les intervenants de la filière dans une approche de co-construction qui met à profit l'intelligence collective », selon Olivier Côté, chercheur chez Écofaune boréale et responsable de l'approche prospective.
Conscient des enjeux d'acceptabilité sociale, Écofaune boréale collabore avec Myriam Ertz, professeure à l'Université du Québec à Chicoutimi, par l'entremise du LaboNFC (Laboratoires de recherche sur les Nouvelles Formes de Consommation) ainsi que la Chaire de Recherche du Canada TDS (Technologie, Durabilité et Société), pour une étude sur l'acceptabilité sociale par les consommateurs des produits issus de la filière. Une analyse des discours des médias et des entreprises sera également produite par Stéphanie Panneton, doctorante en communication à l'Université du Québec à Montréal. Ces recherches permettront de bonifier la feuille de route qui sera produite au terme de ce projet.
Concertation filière
Les entreprises et les organisations de la filière du cuir et de la fourrure du Québec sont invitées à prendre part à la concertation par différentes rencontres qui se dérouleront entre janvier et avril 2025. Le formulaire d'inscription est disponible sur le site Web d'Écofaune boréale à ce lien : Concertation filière | Écofaune boréale.
Ce projet est financé par le Réseau de recherches en économie circulaire du Québec (RRECQ) et le Fonds de recherche du Québec (FRQ).