Selon un sondage Léger réalisé en octobre 2025 pour la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), 76 % des personnes répondantes croient que le gouvernement du Québec doit injecter maintenant, et ce, sans condition, 540 M$ dans les services destinés aux élèves dans le réseau de l'éducation au Québec.
« C'est une évidence pour une grande majorité de Québécoises et Québécois : les coupes ont profondément fragilisé notre réseau scolaire public. L'année scolaire est entamée depuis deux mois et demi et chaque jour sans services et sans soutien est une catastrophe, tant pour les élèves que pour les personnels, notamment les enseignantes et enseignants. La FAE estime que la ministre de l'Éducation ne doit pas attendre la mise à jour budgétaire pour agir! », a déclaré Mélanie Hubert, présidente de la FAE, à l'occasion de l'interpellation de Sonia LeBel.
Les effets dévastateurs des coupes ont été clairement documentés par la FAE il y a plusieurs semaines déjà. À la suite d'un appel aux témoignages, lancé en septembre 2025, la FAE a constaté l'ampleur des pertes de services aux élèves depuis le début de la rentrée scolaire. Tous les types de services aux élèves sont touchés, et ce, à tous les niveaux et dans tous les centres de services scolaires situés sur les territoires de la FAE.
Évoquant la lourdeur de la tâche et le manque de services et de soutien à la suite des coupes, Madame Audrey, une enseignante, explique à quel point le seuil de services donné aux écoles ne répond même pas au seuil minimum des besoins urgents.
« Je suis incapable d'enseigner la règle de la virgule à mes élèves. Non pas parce que la matière est complexe ni parce que je manque de compétence, mais parce que le climat d'apprentissage est devenu malsain et que les besoins criants de nos élèves prennent toute la place. C'est ici que l'effet domino des coupes budgétaires devient une catastrophe. Lorsqu'un enfant a besoin de service et qu'il n'y a pas accès, on repousse son cas à l'an prochain. La demande de services disparaît, mais le besoin de l'élève lui s'amplifie. Les besoins sont tellement nombreux dans tous les groupes qu'une classe ayant huit élèves en échec n'est pas assez en difficulté pour recevoir du soutien pédagogique. Nous en sommes rendus à la douzaine de cas par classe. Ce qu'on voit, ce sont des jeunes en grande difficulté qui devraient être classés et soutenus en adaptation scolaire, mais qui restent coincés dans la classe ordinaire, faute d'évaluation professionnelle disponible. Ça donne un environnement qui est incompatible à l'enseignement et à l'apprentissage », a-t-elle témoigné devant les médias.
« Comment et combien de fois faudra-t-il interpeler la population pour que le gouvernement change enfin de cap? La FAE réclame, une fois de plus, la fin des compressions, sans plafond d'embauche, et un réel réinvestissement sans contrainte bureaucratique afin de réparer l'école publique », réitère Mélanie Hubert.










