À l'occasion des consultations prébudgétaires 2025-2026 que mène actuellement le ministre des Finances, Éric Girard, la Fédération des cégeps a présenté son mémoire intitulé Le réseau collégial public, un moteur essentiel pour le développement de la main-d'œuvre d'aujourd'hui et de demain. Dans son document, la Fédération demande au gouvernement d'accorder aux cégeps les sommes nécessaires pour bâtir ensemble l'avenir des étudiantes et des étudiants, faire véritablement de leur réussite et de leur santé mentale une priorité, ainsi que répondre aux défis économiques à travers la formation continue des travailleuses et des travailleurs.
« Plutôt que de subir les grandes transitions auxquelles nous sommes confrontés, soit la transition démographique, la transition numérique et la transition écologique, le Québec doit se donner les moyens de les réussir. Les cégeps jouent à cet égard un rôle de premier plan dans toutes les régions, auprès des jeunes comme des adultes. Justes et raisonnables, les demandes du réseau collégial public dans le cadre du prochain exercice budgétaire du gouvernement visent précisément cet objectif : offrir à la population étudiante des environnements d'apprentissage adéquats, modernes et attractifs, assurer la continuité des actions découlant des plans d'action du ministère de l'Enseignement supérieur pour la réussite et la santé mentale, et répondre aux besoins croissants de formation continue des travailleuses et des travailleurs, en particulier dans les secteurs en forte demande. Investir dans les cégeps, c'est investir dans l'avenir du Québec », a indiqué la présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps, Marie Montpetit.
Bâtir l'avenir des étudiantes et des étudiants
Dans un contexte où le réseau des cégeps a enregistré cet automne sa plus forte hausse d'inscriptions depuis 25 ans, et où une augmentation de 20 % du nombre d'étudiantes et d'étudiants est prévue d'ici 2033, il est impératif que le gouvernement freine la détérioration des infrastructures des cégeps en leur accordant des sommes conséquentes dans son prochain budget. Cet enjeu est d'autant plus important que, dans son plus récent audit, le Vérificateur général du Québec constate que « les deux tiers des bâtiments des cégeps sont en mauvais état et que les investissements prévus ne permettront pas de renverser cette dégradation importante ». Tandis que les besoins montent en flèche, comme en témoigne le déficit de maintien d'actifs qui a bondi de 182 % en quatre ans, les allocations dédiées à l'entretien et à la réfection des infrastructures ont fondu de 21 % sur la même période, et l'enveloppe consacrée à la réfection a été drastiquement réduite de 76 % (90 millions de dollars) en 2023-2024. Les montants supplémentaires demandés permettraient en outre aux cégeps de rétablir leur capacité à obtenir et à renouveler les équipements essentiels à leur offre de formation, de même qu'à répondre aux besoins grandissants en matière d'infrastructures technologique et numérique.
Favoriser la réussite et la santé mentale
La réussite du Québec est intimement liée à celle de sa population étudiante, d'autant plus que la majorité des nouveaux emplois exigent minimalement un diplôme d'études collégiales (DEC). Or, présentement, 64 % des personnes étudiantes obtiennent leur diplôme après la durée prévue, alors que plusieurs autres, attirées par le marché du travail, ne terminent pas leurs études bien qu'il ne leur manque souvent qu'un cours ou qu'une session pour y arriver. Par ailleurs, seulement 70 % des finissantes et des finissants de cinquième secondaire s'inscrivent au collégial. Inspiré par les travaux sur la réussite menés par la Fédération des cégeps, le ministère de l'Enseignement supérieur a mis en place les plans d'action pour la réussite en enseignement supérieur (PARES) et en santé mentale (PASME). Les financements actuels sont toutefois insuffisants pour augmenter la réussite et favoriser la santé mentale des étudiantes et des étudiants, c'est pourquoi la Fédération, dans son mémoire, demande notamment que soient maintenues les allocations au niveau de 2022-2023 pour la dernière année des plans d'action et qu'elles soient pérennisées au-delà de 2026.
Miser sur la formation continue
Enfin, le rehaussement de la qualification des travailleuses et des travailleurs constitue une priorité incontournable pour assurer un avenir prospère au Québec. Grâce à leur offre de formation continue, et en particulier au développement de programmes d'attestation d'études collégiales (AEC), les cégeps permettent à un nombre toujours croissant de personnes d'acquérir de nouvelles compétences, d'améliorer leur productivité et de progresser dans leur carrière. Cependant, une diminution de 6 % du financement de ces programmes en 2024-2025, couplée à des réductions d'investissement prévues pour les prochaines années, met en péril la capacité du réseau des cégeps à pourvoir aux besoins de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs clés de notre économie. La Fédération demande donc au gouvernement de prévoir dans son prochain budget une bonification des enveloppes actuelles afin de soutenir les programmes d'AEC dans tous les secteurs d'activités permettant de contribuer à la prospérité du Québec et de ses régions.
Faits saillants :
Demandes du réseau collégial public pour l'année 2025-2026
- Total des demandes de financement en investissement : 660 M$
- Assurer le maintien adéquat du parc immobilier des cégeps à travers le financement des allocations normalisées d'investissement : 300 M$
- Financer la totalité des besoins liés au mobilier et aux équipements en ressources informationnelles et en ressources matérielles : 60 M$
- Soutenir financièrement les projets spécifiques d'infrastructures collégiales : 300 M$
- Total des demandes de financement en fonctionnement : 45 M$
- Mesures liées à la réussite et à la santé mentale des étudiantes et étudiants: 25 M$
- Mesures liées à la formation continue des travailleuses et travailleurs : 20 M$
On peut consulter le mémoire Le réseau collégial public, un moteur essentiel pour le développement de la main-d'œuvre d'aujourd'hui et de demain ainsi qu'un résumé de celui-ci sur le site de la Fédération.