La Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) demande au gouvernement et aux parlementaires de sauvegarder la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial (CEEC), puisque celle-ci constitue un pilier de la qualité du réseau collégial depuis plus de 30 ans.
Le projet de loi no 7, déposé à l'Assemblée nationale par la présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau, prévoit l'abolition ou le regroupement d'une série d'organismes publics, ce que la CSQ, à laquelle est affiliée la FPPC-CSQ, a dénoncé. De son côté, la Fédération s'inquiète plus particulièrement des conséquences de l'abolition de la Commission, seul mécanisme d'évaluation externe, indépendant et spécialisé du réseau collégial.
Lourdes conséquences pour le réseau des cégeps
Pour la FPPC-CSQ, cette approche purement administrative ignore un enjeu fondamental : la qualité des services et des programmes ne peut reposer uniquement sur les mécanismes internes des établissements ni sur une évaluation dirigée par le même ministère responsable des orientations et du financement. La disparition de la CEEC aurait pour effet d'éliminer une expertise reconnue et essentielle pour garantir l'intégrité du système d'assurance qualité.
« Le réseau collégial n'est pas un simple poste budgétaire, mais un bien public à protéger. L'assurance qualité au collégial doit rester transparente et indépendante. L'étude du projet de loi étant suspendue pendant le congé des Fêtes, je souhaite que cette pause soit bénéfique pour les parlementaires du gouvernement et qu'ils réalisent au retour que l'abolition de la Commission serait une terrible erreur. Il n'est pas trop tard pour corriger le tir », estime Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ.
Le travail de la CEEC et l'expertise du personnel : un gage de qualité pour le réseau collégial
La FPPC-CSQ rappelle que le personnel professionnel des collèges joue un rôle essentiel dans les processus d'assurance qualité des programmes, des services et des politiques. Il soutient le développement pédagogique et institutionnel des cégeps, accompagne les comités de programmes à toutes les étapes, de leur création à leur mise à jour, et assure notamment la gestion des données ainsi qu'une veille scientifique. Leur expertise, et celle d'autres catégories de personnel, permettent à l'ensemble des cégeps du Québec de répondre aux besoins des étudiantes et étudiants. Cependant, sans les compétences et l'encadrement indépendant de la CEEC, la Fédération se demande ce qu'il adviendra de l'assurance qualité au collégial.
La disparition de la CEEC prive le réseau d'un partenaire indépendant qui travaille en complémentarité avec les institutions et tout le personnel des collèges d'un interlocuteur spécialisé capable d'assurer un accompagnement neutre, de réaliser des analyses rigoureuses et d'offrir une vision transversale des pratiques. « Le personnel professionnel des collèges est au cœur de la qualité éducative. En abolissant la CEEC, le gouvernement affaiblit un écosystème d'expertises qui travaillait ensemble à assurer la qualité et l'amélioration continue des programmes et des services », souligne M. Cyr.
La FPPC-CSQ demande le maintien d'un mécanisme indépendant d'évaluation de la qualité
Dans un mémoire conjoint déposé à la Commission des finances publiques, la Fédération appelle le gouvernement à reporter sa décision et de maintenir un mécanisme d'évaluation externe et autonome, que ce soit par la sauvegarde de la CEEC ou par la création d'une instance équivalente dotée d'une véritable indépendance.
Consulter le mémoire de la FPPC-CSQ : La Commission d'évaluation de l'enseignement collégial : une assurance précieuse et efficiente pour la qualité de la formation collégiale











