Après New York, Londres et Barcelone, Montréal possède maintenant sa carte alternative du métro qui rend hommage à des femmes remarquables qui ont contribué à son développement. Les 68 stations du réseau montréalais héritent des noms de personnalités féminines sur la carte Montréal, ville de femmes. Une idée de l'autrice et chercheuse Chantal Ringuet réalisée en cocréation avec l'Université de Montréal et en partenariat avec la Société de transport de Montréal. 

À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l'Université de Montréal lance Montréal, ville de femmes, une carte alternative du métro qui invite le public à découvrir ou à redécouvrir des femmes marquantes de notre histoire et de notre société, de grandes oubliées de notre toponymie.  

Initiative de la chercheuse et autrice Chantal Ringuet, en cocréation avec l'Université de Montréal et en partenariat avec la Société de transport de Montréal (STM), cette carte transforme notre imaginaire de la ville dans une perspective féministe et inclusive. S'inscrivant en continuité de la démarche de Rebecca Solnit et Joshua Jelly-Schapiro dans New York : City of Women (2016), elle fait dialoguer le passé, le présent et le futur. Elle permet aussi de révéler des volets cachés et captivants de l'histoire de Montréal. 

Après New York, Londres et Barcelone, Montréal devient la quatrième ville au monde, et la première ville francophone, à posséder sa carte alternative du métro, où chacune des 68 stations porte le nom de femmes ou de duos de femmes ayant marqué la ville.  

L'apport incontournable des femmes 

Pour Chantal Ringuet, qui s'intéresse depuis plusieurs années à la culture montréalaise, la littérature des femmes et la mémoire, ce projet permet de reconnaître l'apport des femmes dans la métropole de manière globale, en l'ancrant dans le territoire imaginaire de la carte du métro, alors qu'elles sont de grandes absentes dans la toponymie urbaine. « Il s'agissait aussi de dépasser l'idée d'une liste et de prolonger le parcours unique de chacune de ces femmes, par le biais du métro, jusqu'à toutes les Montréalaises et tous les Montréalais », dit-elle.  

« En plus d'être hautement pertinent dans un contexte où les droits des femmes reculent dans plusieurs régions du monde, ce projet s'inscrit pleinement dans la mission de diffusion des connaissances et de promotion du bien commun de l'Université de Montréal », souligne Jean-François Gaudreault-DesBiens, vice-recteur à la planification et à la communication stratégiques. 

Six membres de la communauté universitaire ont accompagné l'idéatrice dans la sélection des femmes honorées : la professeure de philosophie Ryoa Chung, la professeure d'histoire Denyse Baillargeon, la doyenne de la Faculté de musique Nathalie Fernando, la vice-rectrice associée aux relations avec les Premiers Peuples Annie Pullen Sansfaçon, la diplômée et muséologue Estelle Brunet et l'animatrice et diplômée Sophie Fouron. Les femmes retenues devaient avoir marqué durablement Montréal. À une époque souvent décrite comme fragmentée ou individualiste, l'idée consistait à produire une carte rassembleuse qui relie le passé au présent et au futur tout en faisant dialoguer les générations, les communautés et les disciplines. 

« La métropole a été le principal lieu d'émancipation des femmes et une terre d'accueil de la diversité. Montréal, ville de femmes est pour moi une façon originale de reconnaître la vision de certaines femmes remarquables qui ont façonné la ville tout en participant à son ouverture sur le monde », déclare l'idéatrice du projet. 

De Gabrielle Roy à Irma LeVasseur en passant par Yvonne Maisonneuve ou Lhasa de Sela et Alanis Obomsawin, Montréal, ville de femmes met en lumière 73 femmes qui ont, chacune à leur façon, forgé l'identité montréalaise. 

« Après plus de 30 ans à évoluer au sein d'un secteur traditionnellement masculin, je sais que le changement de mentalités nécessite du temps et du courage. C'est pourquoi je suis honorée que la STM soit partenaire de ce projet inspirant qui met de l'avant des femmes ayant marqué, voire transformé, Montréal grâce à leur détermination ! » mentionne Marie-Claude Léonard, directrice générale de la Société de transport de Montréal. 

Des produits dérivés  

Accessible sur le site Web Montréal, ville de femmes, la carte alternative du métro est imprimée sous forme d'affiches, de cahiers de notes, de cartes postales et de sacs fourre-tout. On peut se procurer ces articles en ligne ainsi que dans quelques points de vente : les librairies de l'UdeM, la boutique du Centre canadien d'architecture, Buk & Nola, Affiche en tête, Bref, Articho, Jamais assez et ESPACE FLO. Les profits, le cas échéant, seront utilisés pour créer des bourses attribuées à de nouvelles étudiantes de l'UdeM.