Les membres du personnel de l'éducation du Canada donnent quatre idées de réforme dans le cadre de la nouvelle enquête Parachute -
La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) a publié les résultats initiaux du premier sondage de Parachute, sa nouvelle enquête pancanadienne menée auprès du personnel de l'éducation. Les données brossent un portrait saisissant des mauvaises conditions de travail et d'apprentissage d'un bout à l'autre du pays. La CTF/FCE exhorte les ministères de l'Éducation de répondre aux préoccupations soulevées par les enseignantes et enseignants et les autres membres du personnel de l'éducation, et de prendre des mesures pour renforcer les systèmes d'éducation publique provinciaux et territoriaux. Au Canada, plus de 90 % des élèves de la maternelle à la 12e année fréquentent une école publique. Tout comme leurs enseignantes et enseignants et la communauté en général, ces enfants méritent une gestion responsable et proactive de la part des ministres de l'Éducation.
Le sondage a été mené auprès de presque 5 000 professionnelles et professionnels de l'éducation, dont des membres du corps enseignant et du personnel de soutien, des directeurs et directrices d'école, et des aides-enseignantes et aides-enseignants. Des résultats initiaux ressortent cinq grands problèmes au cœur de la crise : 1) le manque de soutien ministériel; 2) les conditions de travail insoutenables; 3) l'effectif et la complexité des classes; 4) l'augmentation de la violence et du nombre d'agressions; et 5) le surmenage et le manque de temps de préparation. Le sondage a aussi permis de recueillir plus de 800 témoignages décrivant en détail les mesures que les gouvernements provinciaux et territoriaux pourraient prendre pour améliorer les systèmes d'éducation publique au Canada.
1. Manque de soutien de la part des ministres de l'éducation
- Échec ministériel : La majorité (63 %) des membres du personnel de l'éducation estiment que le ministère de l'Éducation de leur province ou territoire ne leur est d'aucun soutien, et dénoncent une négligence systémique.
2. Conditions de travail insoutenables
- Près de 80 % des membres du personnel de l'éducation se disent aux prises avec une charge de travail imprévisible et de plus en plus lourde. Pour 70 % de ces personnes, les piètres conditions de travail sont en cause.
- Manque de soutien aux élèves : Une proportion alarmante (95 %) de professionnelles et professionnels de l'éducation font observer que les pénuries de personnel ont une incidence négative sur les élèves. L'insatisfaction des besoins éducatifs et l'érosion des services et des mesures de soutien spécialisés sont considérées comme les conséquences les plus graves.
3. Effectif et complexité des classes
- Plus grande complexité : 77% des membres du personnel de l'éducation indiquent que les besoins des élèves sont beaucoup plus complexes qu'il y a cinq ans.
- Élèves en grande difficulté : Le nombre d'élèves en grande difficulté sans soutien adéquat et la diversité des besoins contribuent particulièrement aux problèmes observés en classe.
- Besoins particuliers négligés : Les élèves qui ont besoin d'un soutien particulier sont systématiquement laissés pour compte, ce qui exacerbe les iniquités en classe.
4. Augmentation de la violence et du nombre d'agressions
- Insécurité dans les écoles : Plus de la moitié (55 %) des membres du personnel de l'éducation ont été victimes de violence ou d'agression au cours de la dernière année.
- Réponses inadaptées : Malgré un taux de signalement élevé de ces incidents (84 %), les comités ou les personnes responsables de la santé et de la sécurité n'ont pris des mesures appropriées que dans 25 % des cas. Les directions scolaires sont débordées.
5. Surmenage et manque de temps de préparation
- Surcharge de travail : 73 % des membres du personnel de l'éducation travaillent plus de 45 heures par semaine, et 35 % dépassent les 48 heures.
- Des exigences ingérables : Les trois quarts des membres du personnel de l'éducation déclarent que les exigences au travail sont devenues moins gérables au cours des cinq dernières années, 20 % les décrivant comme « absolument ingérables ».
- Besoin de se préparer : 65 % des membres du personnel de l'éducation estiment qu'il est essentiel d'accroître le temps de préparation pour améliorer les conditions de travail.
Recommandations du personnel de l'éducation pour améliorer les conditions de travail
Pour venir à bout de ces problèmes pressants, les membres du personnel de l'éducation ont proposé des mesures clés pour améliorer les conditions de travail et, par là même, les résultats des élèves :
- Réduction de l'effectif des classes : mesure soutenue par 75 % des membres du personnel de l'éducation;
- Augmentation du personnel de soutien en éducation : mesure soutenue par 71 % des membres du personnel de l'éducation;
- Dispositions concernant la complexité des classes : mesure soutenue par 66 % des membres du personnel de l'éducation;
- Accroissement du temps alloué à la préparation : mesure soutenue par 65 % des membres du personnel de l'éducation.
La présidente de la CTF/FCE, Heidi Yetman, explique pourquoi les parents, les enseignantes et enseignants, et les élèves du Canada devraient demander des comptes à leur gouvernement provincial ou territorial :
« Grâce à l'enquête Parachute, les enseignantes et enseignants et les autres travailleurs et travailleuses de l'éducation ont clairement tracé la voie vers une réforme systémique. Avoir du soutien adapté aux élèves et des classes gérables et sécuritaires devrait être la norme, et non l'exception. Les provinces et les territoires n'assument pas leurs responsabilités envers les élèves ni le personnel de l'éducation. Le système d'éducation publique au Canada est en crise, et il incombe aux ministres de s'attaquer à ces problèmes aussi évidents que remédiables. »
Pour en savoir plus sur l'enquête Parachute, veuillez consulter le site Web de la CTF/FCE.