Le mardi 15 octobre 2024
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École Bedford : Le ministre Drainville met en place des mesures sans précédent et demande des vérifications dans trois autres écoles de Montréal

15 octobre 2024

Dans la foulée de l'enquête déclenchée pour faire la lumière sur les allégations de climat toxique à l'école primaire Bedford de Montréal, le ministre de l'Éducation, M. Bernard Drainville, met en place des mesures sans précédent, dont le déclenchement d'un mandat de vérification dans trois autres écoles.

Le rapport d'enquête témoigne de faits troublants concernant des gestes et des comportements qui soulèvent des inquiétudes quant à la sécurité physique et psychologique des élèves. L'enquête a aussi révélé d'importantes lacunes, notamment en ce qui concerne le climat toxique au sein de cette école. Les enquêteurs ont constaté la présence d'un climat de peur et d'intimidation instauré par un « clan dominant ». Le rapport note que globalement, le niveau de compétences des enseignants de l'école Bedford est inquiétant. Par ailleurs, il y a des manquements dans l'enseignement de certaines matières.

L'enquête soulève également des enjeux liés à la gouvernance de l'école Bedford, plus particulièrement l'ingérence de certains enseignants dans les responsabilités qui relèvent de la direction de l'établissement et du conseil d'établissement.

À la lumière de ces faits, le ministre Drainville agit pour que l'intérêt et les besoins des enfants soient priorisés en tout temps dans cette école.

Des mesures fortes pour redresser la situation

Le ministre de l'Éducation annonce le 11 octobre quatre mesures importantes :

  1. Deux accompagnateurs sont dépêchés à l'école Bedford. Leur mandat consiste à élaborer et à soumettre au ministre un plan d'action visant à :
    • rétablir un climat sain et sécuritaire à l'abri de toute forme d'intimidation et de violence;
    • assurer la compétence des enseignants, notamment par la formation continue;
    • proposer des solutions au problème d'ingérence du personnel enseignant dans la gestion de l'école et des mesures pour assurer le bon fonctionnement de la direction d'école et du conseil d'établissement dans le respect des rôles et responsabilités qui leur sont dévolus.
    • Les accompagnateurs devront également soutenir le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), le personnel de l'école Bedford et le ministère de l'Éducation (MEQ) dans le déploiement du plan d'action proposé. Ce plan est attendu au plus tard le 30 novembre 2024.
  2. Le ministre soumet à des comités d'enquête onze enseignants qui auraient eu des comportements préoccupants selon le rapport sur l'école Bedford. L'objectif de ces comités sera de déterminer si ces enseignants ont commis une faute grave ou un acte dérogatoire à l'honneur ou à la dignité de la profession enseignante dans l'exercice de leurs fonctions. À la suite des travaux des comités d'enquête, l'autorisation d'enseigner ou le brevet de ces enseignants pourraient être maintenus sous conditions, suspendus ou révoqués. Le déclenchement de ces comités d'enquête découle de l'entrée en vigueur de la Loi visant à renforcer la protection des élèves concernant notamment les actes de violence à caractère sexuel (projet de loi no 47).
  3. Le ministre donne le mandat aux équipes du Ministère de procéder rapidement à des vérifications dans trois autres écoles du CSSDM, soit les écoles Saint-Pascal-Baylon (primaire), Bienville (primaire) et La Voie (secondaire). Ces mandats de vérification sont rendus nécessaires parce que des informations supplémentaires portant sur des enjeux et des problématiques similaires à celles signalées à l'école Bedford nous sont parvenues dans la foulée de l'enquête sur cette dernière. Les vérifications visent principalement le climat au sein de ces écoles ainsi que de possibles ingérences dans les instances de gouvernance.
  4. Le ministre demande à la direction générale du CSSDM d'utiliser tous les leviers dont elle dispose, y compris les leviers juridiques, afin que les conseils d'établissement des écoles concernées respectent leur obligation selon laquelle toute décision doit être prise dans le meilleur intérêt des élèves et du personnel. Le rétablissement d'un climat sain et sécuritaire dans les établissements visés par ces mesures est de la plus haute importance.

Citation :

« L'école existe pour nos élèves. Leur intérêt et leurs besoins doivent primer en tout temps et dans toutes les écoles du Québec. Je ne ferai aucun compromis là-dessus. Force est de constater que ce n'est pas le cas à l'école Bedford et c'est pourquoi on doit agir et poser des gestes forts pour que ça change. »

Bernard Drainville, ministre de l'Éducation 

Faits saillants :

  • L'enquête à l'école Bedford a révélé l'existence de nombreux comportements répréhensibles envers des élèves et des membres du personnel de l'école :
    • violence physique et psychologique envers les élèves et le personnel, dont des cris et des techniques d'humiliation;
    • de l'intimidation;
    • de l'insubordination;
    • des incivilités.
  • L'accès aux classes est refusé ou dissuadé, ce qui rend impossibles certains suivis ou observations auprès notamment d'élèves qui ont des besoins particuliers.
  • Les enquêteurs ont rapporté que certaines matières n'étaient pas enseignées ou très peu enseignées à l'école Bedford. Des lacunes ont été identifiées dans l'enseignement de la communication orale, des sciences et de la technologie, de l'éthique et de la culture religieuse et de l'éducation à la sexualité.

Lien connexe :

Pour accéder aux documents liés au rapport d'enquête sur l'école Bedford : https://www.quebec.ca/gouvernement/ministere/education/publications#c229761

Pour plus d'information

Gouvernement du Québec

www.quebec.ca


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