Le Regroupement des cégeps de régions (RCR) a présenté ses recommandations à la Commission parlementaire dans le cadre de la consultation pluriannuelle en immigration du gouvernement du Québec. Le RCR appelle à une planification plus stable, à une plus grande autonomie régionale dans la gestion de l'immigration étudiante et à la reconnaissance du rôle stratégique des cégeps dans l'intégration et la rétention des talents à travers le territoire québécois.

« Les cégeps de régions jouent un rôle vital dans la vitalité démographique et économique du Québec. Pour attirer et retenir la relève, il faut donner aux régions les moyens d'agir, en leur confiant davantage d'autonomie et de prévisibilité. L'immigration étudiante n'est pas une menace : c'est une chance pour tout le Québec », a affirmé Sylvain Gaudreault, président du Regroupement des cégeps de régions et directeur général du Cégep de Jonquière.

Un plaidoyer pour la prévisibilité et la régionalisation

Le RCR accueille favorablement la volonté du gouvernement de discuter de la capacité d'accueil du Québec. Concernant l'outil choisi, la planification pluriannuelle, le Regroupement insiste sur la nécessité d'en faire un exercice d'une durée minimale de trois ans, afin d'assurer la prévisibilité essentielle au fonctionnement des établissements collégiaux.

Le regroupement recommande également la création d'un mécanisme d'autonomie régionale, notamment pour la gestion et la répartition des certificats d'acceptation du Québec (CAQ), afin de répondre plus efficacement aux besoins différenciés des régions. Ce nouveau fonctionnement pourrait s'apparenter à celui déjà efficace pour l'attribution des prêts étudiants.

« Les étudiants internationaux n'ont pas à être pénalisés dans leur parcours dû à des contraintes administratives. Il est prioritaire de mettre fin à ces déceptions et à ces impacts dommageables, tant pour les étudiants qui voient leur projet d'études s'arrêter abruptement sans conclusion positive, que pour les employeurs qui comptaient sur cette main-d'œuvre, alors que les régions continuent de vivre des pénuries dommageables pour le tissu social » déplore M. Gaudreault.

Lever les décrets et repenser la gestion de l'immigration temporaire

Le RCR déplore les décrets adoptés depuis février dernier qui limitent le nombre de nouveaux étudiants internationaux et en demande la levée immédiate.

Le regroupement plaide pour que les cégeps soient exemptés de toute limitation d'accueil, les contraintes devant être ciblées uniquement sur les établissements à l'origine des problématiques observées.

Il rejette également le recours à de tels processus unilatéraux à l'avenir qui ne respectent pas l'autonomie des établissements publics et qui leur enlèvent la prévisibilité nécessaire pour répondre aux besoins de la communauté étudiante.

Favoriser la transition vers l'immigration permanente

En matière d'immigration permanente, le RCR recommande d'inscrire dans les revendications du Québec auprès du gouvernement fédéral une exemption pour les diplômés collégiaux (DEC) concernant le niveau de français requis pour les permis de travail post-diplôme, vu la complétion obligatoire pour ceux-ci de l'Épreuve uniforme de français (EUF) dont les exigences sont supérieures au niveau demandé par le fédéral.

Il est également proposé de rétablir le Programme de l'expérience québécoise (PEQ), afin de soutenir la rétention de main-d'œuvre qualifiée en région et d'assurer une meilleure coordination entre le PEQ et les permis de travail post-diplôme pour une plus grande cohérence des politiques.

Hommage à Guy Rocher : une vision toujours d'actualité

Le RCR a également tenu à rendre hommage à Guy Rocher, récemment décédé, reconnu comme le père du réseau collégial québécois. Le regroupement a souligné que sa vision d'un accès à l'éducation supérieur pour tous, sur l'ensemble du territoire, demeure un pilier de la mission des cégeps de régions.

« Guy Rocher avait compris que l'éducation devait être un moteur de développement régional. En poursuivant sa vision, nous voulons bâtir un Québec qui accueille, forme et retient les talents dans chacune de ses régions », a ajouté M. Gaudreault.